Depuis 73 ans, que l’Empire d’Or a conquis la capitale de Tanak, l’ancienne cité sainte d’Harapan, et interdit l’hérétique cérémonie des reliques, c’est la Philosophie du Cristal qui s’est imposée comme la seule vraie foi sur son territoire. La philosophie du Prophète de Cristal, offre à chacun la chance de mériter de dépasser son espérance de vie. Par une nécromancie particulière, le culte du Prophète propose ainsi une survie au-delà de la mort, dans la non-mort.
Touché par le message porté par le prophète, le peuple vit heureux, jusqu'après sa mort. Dans les grandes villes de l'Empire, le commerce est prospère et la culture, nourrie par la sagesse des non-morts, est florissante.  

Il n’y a que dans les plaines qu’on trouve des gens moins convaincus par le mode de vie des capitales et la cohabitation avec les non-morts. En effet, certains ont préféré quitter les villes pour vivre dans de minuscules hameaux reclus et souvent miséreux ou plus radicalement encore sur les routes, en tant que nomades.

Pour ces derniers, la survie sur les routes n’est pas une mince affaire et les caravanes de nomades se doivent d’être solidaires dans les temps difficiles. Pour ce faire, certaines des plus importantes et des plus réputées des caravanes organisent des rassemblement de nomades que l’on nomme des “Mossem”. Le plus célèbre de ces Mossems est sans aucun doute celui qu’organise la caravane du Grand Bazar à la période du nouvel an. S’y rassemblent des caravanes marchandes de l’Empire, des troupes de mercenaires, des artistes ambulants, des collectionneurs de savoirs et d’antiquités, des esclavagistes, des artisans et de simples curieux. Nombre de réfugiés perdus sur les routes en profitent d’ailleurs pour y rejoindre une caravane, sans quoi ils risquent de ne pas passer l’hiver. Tout ce petit monde vient planter ses tentes et ses échoppes autour du Grand Bazar et pour, quelques jours, le lieu de rendez-vous devient une petite ville éphémère.

 Bien sûr, une affaire pareille ne s’improvise pas. L’Empire d’Or, en collaboration avec le Grand Bazar, veille à ce que chaque caravane ait un laissez-passer en ordre pour éviter que des maraudeurs ou des pillards ne se joignent aux festivités. Les officiels de l’Empire s'assurent donc que le rassemblement se passe sans accroc. C’est également une opportunité pour eux de retrouver les maudits elfes encore en liberté dont la plupart fuient le jugement du Prophète en se cachant dans des caravanes de nomades. 

L’Empire sait pertinemment que les Mossems servent de lieux de rendez-vous à la racaille qui constitue la pègre, les petites sectes hérétiques et les réseaux clandestins qui aident les elfes en fuite. Mais les nomades ayant l’art de se rassembler loin des villes et de ne jamais rester planté bien longtemps, il est difficile de contrôler totalement ces rassemblements.

Seulement voilà quelques années maintenant que ces Mossems posent de plus en plus de réels problèmes aux représentants de l’Empire. La pratiques de cultes interdits, des agressions sur des représantants, juqu’à des actes délibéré de terrorisme. Certains rapports commencent en effet à tracasser en haut-lieu puisque voilà deux années de suite que court la rumeur qu’on aurait vu au Mossem du Grand Bazar des reliques des anciennes religions vouées aux faux-dieux. La pratique de la magie ou la possession d’objets magiques étant, pour des raisons de sécurité, interdite par la loi à moins d’une dérogation officielle, en plus de l’infraction à la réglementation du culte, si la rumeur était fondée cela aurait de graves conséquences pour les nomades qui seraient reconnus coupables ou complices des ces trafics.

Évidemment tous les doigts pointent vers ceux qui se prétendent former une “Résistance” contre l’ordre établi et les bonnes mœurs, toujours les mêmes qui cherchent le frisson ou la gloire dans des affrontements inutiles. Mais l’Empire veillera à ce que ces citoyens qui préfèrent simplement la vie de nomades et veulent uniquement fêter le nouvel an ou faire du commerce ne soient pas mis en danger par les expériences magiques ou politique de quelques inconscients.